Richepin, Jean (1849-1926)

Après de bonnes études et avoir participé à la guerre de 1870, il pratique plusieurs métier : professeur, matelot, débardeur, comédien... Puis il devient écrivain, s'adonnant à la poésie, au roman, au conte et au théâtre. Son premier recueil de poésie, La Chanson des gueux, lui vaut la célébrité et un mois de prison. Il entrera néanmoins à l'Académie française. Et plusieurs de ses poèmes seront mis en musique, notamment par Chabrier, Gounod et Fauré.

Adolphe Buisson, dans La Comédie littéraire (1895), nous le décrit ainsi:

Le poète Jean Richepin possède une collection de curieuses photographies qui le montrent à différents âges. La plus ancienne, qui date de 1876, le représente entouré de quelques amis: Maurice Bouchor, Raoul Ponchon, Paul Bourget… Sur cette image lointaine, Raoul Ponchon apparaît joyeux. Paul Bourget semble avoir du vague à l'âme. Maurice Bouchor porte dans ses yeux limpides une expression de sérénité… Quant à Jean Richepin, il est coiffé d'un chapeau tromblon à larges bords; il a la prunelle ardente, la taille cambrée, le poil luxuriant et embroussaillé; sa chevelure s'échappe en boucles rebelles; sa barbe est tumultueuse et ses vêtements d'une coupe primitive. On dirait d'un jeune faune, lâché sur les boulevards et habillé par un tailleur-concierge de la rue Monsieur-le-Prince.

C'est avec Raoul Ponchon, Maurice Bouchor, Paul Bourget et Germain Nouveau qu'il fonde, contre le Parnasse, le groupe des Vivants, auquel se joindra par la suite Tancrède Martel. Jean Richepin a eu deux fils, Jacques Richepin (1880-1946), qui a été poète, auteur de chansons et directeur de théâtre, et François-Denis Richepin, dit Tiarko Richepin (1884-1973), compositeur d'opérettes.

Bibliographie:

  • La Chanson des gueux (1876)
  • Les Caresses (1877)
  • Les Morts bizarres (1877)
  • Madame André (1878, roman)
  • La Glu (1881, roman)
  • Quatre petits romans1 (1882)
  • Miarka, la fille à l'Ourse (1883, roman)
  • Le Pavé, croquis parisiens (1883, contes)
  • Les Blasphèmes (1884)
  • Braves Gens (1886)
  • La Mer (1886)
  • Césarine (1888, roman)
  • Le Cadet (1890)
  • Truandailles (1890)
  • Cauchemars (1892)
  • La Miseloque (1893)
  • L'Aimé (1893)
  • Mes paradis(1894)
  • Flamboche (1895)
  • Contes de la décadence romaine (1898, contes)
  • La Bombarde (1899)
  • Paysages et coin de rue (1900)
  • Contes espagnols (1901)
  • L'Aile (1911)
  • La Clique (1917)
  • Les Glas (1922)
  • Contes sans morale (1922)
  • Interludes (1923)
  • Choix de poésies (1926)
  • Les petits gagne-pain parisiens (1927)

On est bien forcé de croire au doigt de Dieu, quand on voit comment il se le met dans l'oeil.

Jean Richepin
Le Pavé, croquis parisiens
M. Dreyfous
1883

Heureux ceux dont les yeux bornés
Ne voient que le bout de leur nez!
Heureux le simple! heureux le cancre!

Nous autres, nous voulons tout voir,
Puis sur tout nous versons de l'encre.
Nous voyons mal et tout en noir.

Jean Richepin
dédicace de Madame André, 1878

Animateur du groupe des Vivants, il fut l'un des meneurs de la jeune génération au Quartier latin et l'un des adversaires des parnassiens. Il est un lien entre le salon de Nina de Villard, les Vilains-Bonshommes, le Zutisme (hôtel des Étrangers) et leur postérité hydropathesque et chatnoiresque.

Dix ans de bohème
Notes biographiques
Éditions Champ Vallon, 1996

1 - Ce volume contient Soeur Doctrouvé, Monsieur Destrémeaux, Une histoire de l'autre monde, et Les Débuts de César Borgia.


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