Houssaye, Arsène (1815-1896)

Cet ami de Théophile Gautier et de Gérard de Nerval, avec lesquels il faisait parti de la bohème dorée de l'impasse du Doyenné, haut lieu des petits romantiques, est un de ces hommes aux multiples talents qui émaillent le siècle. Poète, dramaturge, critique d'art, mémorialiste... Il écrivit de nombreux romans, dont au moins cinq en collaboration avec Jules Sandeau. Il pratiqua aussi la poésie, mais son oeuvre poétique est assez faible.

Dans Les Poètes d'aujourd'hui, Jules Tellier nous brosse son art poétique en quelques mots:

Il a célébré nos campagnes, et l'ancienne Grèce. Mais ses paysans sont parés et atournés comme des bergers du Trianon; et ses Grecs ont des grâces bien modernes. Quoi qu'il chante, on s'aperçoit tout de suite que sa muse est de Paris.

En parallèle, cet amateur du XVIIIème siècle dirigea L'Artiste, ce qui lui permit de présenter et défendre de nombreux "nouveaux talents". Ainsi, Jules Claretie, dans La Vie à Paris 1896, dans le chapitre VIII consacré à Houssaye, nous dit à ce sujet:

Toute la littérature indépendant et militante a débuté dans l'Artiste, dont la collection est si précieuse et si vivante. Les frères Goncourt y donnaient leurs premières sensations d'Italie, Flaubert ses premières scènes de la Tentation de saint Antoine. Arsène Houssaye accueillait un jeune homme de Laon, Jules Fleury, et en faisait Champfleury. Il conseillait à Monselet de signer Charles Moncelay. Il ouvrait l'Artiste aux ballades sentimentales de Mürger comme, plus tard, la Revue de Paris, aux audaces de Zola. L'Artiste ne pourra pas être oublié sans injustice dans l'histoire littéraire de ce temps.

Il fut aussi directeur de la Comédie-Française, ce qui lui permit d'imposer les romantiques, Hugo, Dumas, Musset... et de rencontrer plusieurs jeunes actrices pour lesquelles il a une réputation de séducteur. Enfin ses critiques artistiques ont une bonne réputation.

Il a changé l'orthographe de son nom qui était à l'origine Housset, mais la prononciation est la même.

Bibliographie:

  • De profundis (1834, pseud. Alfred Mousse)
  • La Couronne de bluets (1836)
  • Une pécheresse (1837)
  • Le Serpent sous l'herbe (1838)
  • La Belle au bois dormant (1839)
  • Fanny (1840)
  • Les Revenants (1836, collab. J.Sandeau)
  • Les Onze maîtresses délaissées (1840)
  • Les Sentiers perdus (1841, poésies)
  • Milla (1843, collab. J.Sandeau)
  • Marie (1843, collab. J.Sandeau)
  • Mademoiselle de Kérouare (1843, collab. J.Sandeau)
  • Madame de Vandeuil (1843, collab. J. Sandeau)
  • Galerie de portraits du XVIII ième Siècle (1844, critique artistique)
  • Les Caprices de la Marquise (1844, théâtre)
  • La Vertu de Rosine (1844)
  • La Poésie dans les bois (1845, poésie)
  • Romans, contes et voyages (1846)
  • Les trois soeurs (1847)
  • Histoire de la peinture flamande et hollandaise (1848, critique artistique)
  • La Pantoufle de Cendrillon (1851)
  • Le Voyage à ma fenêtre (1851)
  • Le Repentir de Marion (1854)
  • Histoire du quarante et unième fauteuil de l'Académie française (1855)
  • Poèmes antiques (1855, poésie)
  • Le Violon de Franjolé (1856)
  • Le Duel à la Tour (1856)
  • Le Roi Voltaire (1856)
  • Poésies complètes (1858, poésie)
  • La Symphonie de vingt ans (1867)
  • Le Chien perdu et la femme fusillée (1873)
  • Cent et un sonnets (1873, poésie)
  • Roméo et Juliette (1873, comédie)
  • Lucie, histoire d'une fille perdue (1873)
  • Tragique aventure de bal masqué (1873)
  • La belle Rafaela (1875)
  • Les Mille et une nuits parisiennes (1876)
  • Les Confessions : souvenirs d'un demi-siècle (1885-91, mémoires)
  • Souvenirs de jeunesse (1896, mémoires)


Une critique d'Houssaye par Théophile Gautier





Arsène Houssaye, par Nadar

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