Mirbeau, Octave (1848-1917)

Ce romancier, dramaturge, nouvelliste, conteur, journaliste, critique d'art connu un immense succès à son époque. De tempérament pessimiste, il était anticlérical et anti-militariste, devint anarchiste... et très riche. C'est lui qui paya l'amende à laquelle Émile Zola fut condamné pour son J'accuse. Ses oeuvres littéraires firent souvent scandale. Il n'est plus aujourd'hui cité que pour quelques oeuvres-clés.

Il fréquenta l'élite littéraire et artistique de son temps, et fut l'ami de Paul Hervieu. Admirateur de Léon Tolstoï et de Dostoïevski, partisan des scandinaves, il défendit les causes de Maurice Maeterlinck, Remy de Gourmont, Marcel Schwob, Jules Renard... Nommé à l'Académie Goncourt, il y fera encore la promotion de Charles-Louis Philippe, de Marguerite Audoux, d'Émile Guillaumin, de Léon Werth... En art, il défendit Claude Monet, Auguste Rodin, Camille Pissaro et maints autres.

Bibliographie:

  • Lettres de ma chaumière (nouvelles, 1885)
  • Le Calvaire (1886)
  • L'abbé Jules (1888)
  • Sébastien Roch (1890)
  • Dans le ciel (1892/93)
  • Contes de la chaumière (contes, 1894)
  • Mémoire pour un avocat (nouvelles, 1894)
  • Les mauvais bergers (théâtre, 1897)
  • Le Jardin des supplices (1899)
  • Le Journal d'une femme de chambre (1900)
  • Les vingt-et-un jours jours d'un neurasthénique (1901)
  • Les Affaires sont les affaires (théâtre, 1903)
  • Farces et moralités (théâtre, 1904)
  • Dans l'antichambre (nouvelles, 1905)
  • La 628-E8 (1907)
  • Le Foyer (théâtre, 1908)
  • Dingo (1913, avec L.Werth)
  • La Vache tachetée (1918, posth.)
  • Un homme sensible (1919, posth.)
  • Un gentilhomme (1919, posth.)
  • La Pipe de cidre (1919, posth.)
  • Chez l'illustre écrivain (critique, 1919, posth.)
  • Mémoires de mon ami (1920, posth.)
  • Les Souvenirs d'un pauvre diable (1921, posth.)
  • Des artistes (critique, 1922-24, posth.)
  • Gens de théâtre (critique, 1924, posth.)
  • Les Écrivains (critique, 1924, posth.)

Qu’un homme (...) m’impatiente, ou qu’une femme prétentieuse et littéraire commence de disposer ses phrases, je me sens pris aussitôt d’une envie furieuse de les contredire, et même de les injurier. Ils peuvent soutenir les opinions qui me sont le plus chères, je m’aperçois aussitôt que ce ne sont plus les miennes, et mes convictions les plus ardentes, dans leur bouche, je les déteste. Je ne me contredis pas; je les contredis. Je ne leur mens pas; je m’évertue à les faire mentir...

Octave Mirbeau
La 628-E8
1907

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