Dans ses "causeries" sur La Vie à Paris, qui sont une collection annuelle des chroniques que l'auteur fît l'année précédente dans Le Temps, Claretie passe du coq de l'actualité à l'âne de ses souvenirs. Il traite du décès d'hommes fameux — ou injustement oubliés — et de la statue qu'on leur érigera — peut-être — dans quelque ville de province les ayant vu naître ou mourir. Il nous raconte les affaires de tribunaux, les potins de théâtre, les récentes publications littéraires, les moments de soirées mondaines, et commente les grands événements du calendrier parisien: le Grand Prix, le Salon, les vacances estivales — à Trouville, à Vichy — la rentré à l'automne… Et tout ça de façon passéiste — c'était tellement mieux avant! — chauvine — ah! la France! ah! Paris! — et sur un ton moralisateur. Ses écrits sont souvent militaristes, parfois racistes, parsemés de vers, d'anglicismes, de citations latines et d'erreurs. Claretie conclue ainsi la préface du premier tome de la Vie à Paris: Ces souvenirs et ces causeries pourront et devront être continuées, de douze mois en douze mois, et j'ose croire que, plus tard, ces Mémoires des Années Parisiennes formeront un ouvrage de chercheurs, de fureteurs, un livre de coin de bibliothèque, qu'on sera très aise de trouver, — comme on est enchanté de rencontrer, sur les quais, une gravure de Debucourt, — lorsqu'on voudra savoir un peu comment vivaient les Français de ce temps, qui est bien, soit dit entre nous, le plus bizarre et le plus affolé qui ait jamais marqué sur un baromètre moral. C'est bien ainsi que je lis les chroniques de Claretie… 1881 1882 1885 1896
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