Lespès n'a pas dû travailler fort pour pondre cette biographie. Il cite à pleines pages J'ai accepté la tâche de faire une vie de Paul de Kock. Je l'ai acceptée parce qu'il s'agissait de rendre hommage à un écrivain aimable, moral et populaire, et qui, durant quarante ans, fut légitimement en possession de l'estime et de la faveur publiques. Un pareil sujet eût tenté l'écrivain le plus modeste. La mer porte le nageur: c'est donc un labeur relativement facile que ma plume vient d'accomplir. *
* * Paul de Kock est demeuré assurément le plus populaire de nos écrivains. Ce n'est pas uniquement un romancier, traçant sur le papier les folles aventures de cape et d'épée, tantôt Velasquez, tantôt Teniers. Il n'a pas l'allure de Dumas qui viole l'histoire, sous prétexte que cette violence est permise quand on lui fait un enfant. Il n'a pas la prétention d' Il n'a pas des crimes à dévoiler comme Il n'écrit pas des réquisitoires et des instructions judiciaires, comme Gaboriau. Il n'y a dans ses oeuvres rien qui chagrine la pensée ou qui oppresse le coeur. On ne se sert que du couteau à dessert. Il n'y a ni la bonne lame de Tolède romantique, ni le poignard affilé des tragédies, et le poison n'y est appliqué qu'aux rats de ses maisons de campagne. *
* * Les romans de Paul de Kock ne sont donc pas des romans proprement dits, mais bien des tableaux de moeurs d'une exquise originalité. Paul de Kock ressemble à Balzac par plus d'un point. Il a, comme lui, le talent de la plus fine observation. Mais Balzac, ce grand génie contemporain, avait une lacune dans son indiscutable talent. Il possédait le côté dramatique à un très-haut degré, mais il n'avait pas le côté comique, Comme Molière, comme Rabelais, comme Charles Dickens. *
* * Sous ce double point de vue du dramatique et du comique réunis, les oeuvres de Paul de Kock sont un monument littéraire qui résistera au temps. Etc. Léo Lespès |
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