Scholl nous parle du temps de ses débuts dans le journalisme. La scène se passe après son retour à Paris après la Commune.
21 août 1886 ... Après quelques jours d'orientation, je passais sur le boulevard des Italiens, quand une voix bien connue me fit retourner vivement. Cette voix était celle de Villemessant1, fondateur du Figaro. Ce diable d'homme avait jadis changé ma destinée et renversé tous mes projets. La vocation littéraire qui, au sortir du collège, m'avait poussé vers la grande ville, fut à la fois servie et enrayée par cet entrepreneur de journaux. Mon ambition était de prendre place parmi les romanciers et les auteurs dramatiques qui se disputaient la faveur du public. Les grands hommes d'alors étaient Alexandre Dumas, Je ne rêvais que drames, opéras-comiques et romans-feuilletons. Le sort de l'homme de lettres me paraissait suffisamment heureux quand il avait conquis une célébrité, ou même une notoriété suffisante, pour qu'un libraire imprimât ses livres et qu'un théâtre jouât ses pièces. Villemessant changea tout cela. L'argent facile du journal, la joie de vivre dans les milieux festonnés de Paris, le sourire reconnaissant de la comédienne applaudie sont des arguments irrésistibles. On se dit: Il sera temps plus tard, vivons d'abord! — et, au lieu de partir pour la postérité, on part pour le bois de Boulogne. Etc.
XXXIIAvant de nous parler ici de Brasserie des Martyrs: Le Journal des Goncourt s'est montré sévère pour l'ancienne Brasserie des Martyrs qui n'était pas aussi Mystères de Paris que le commissaire de police au quartier Saint-Georges a bien voulu le dire. On y trouvait tous les soirs Aurélien Scholl 1 - Hyppolyte de Villemessant (1810-1879) a relancé Le Figaro en 1854. |
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