Ce livre est en trois parties. La première est probablement de Lelioux, la seconde de Noël et la dernière de Nadar, qui malgré le titre de l'ouvrage commence en disant: Comme la plupart des jeunes gens de son époque, Murger subit tout d'abord à ses débuts l'influence littéraire des idées allemandes qui étaient à l'ordre du jour. Elles devaient être particulièrement sympathiques à cet esprit naïf et sans défiance qui cherchait à tâtons sa voie. Vous vous rappelez encore que Murger était de sang allemand, et, de plus, en ces temps de l'Art pour la forme et par la forme, les lettres qui concourent à la formation d'un nom propre n'étaient pas sans quelque influence prédestinatoire. L'Allemagne nous envahissait donc et nous infiltrait son esthétique nuageuse et diffuse. Émerveillée à la découverte de grandes beautés presque nouvelles pour notre pays, notre jeunesse s'enthousiasmait pour les maîtres allemands, et telle fut la force de cet enthousiasme, que j'ai vu d'honnêtes esprits, troublés pas le charme, excuser même la corruption de Heine1. On traduisait et on débitait à force Goethe et Schiller, et, de par la mode romantique, tout jeune Franc était tenu d'accrocher au mur de sa chambre, comme le prévôt d'espadon son brevet, une lithographie sentimentale et surtout prétentieuse — Maître Wolfram2 — dont le principal mérite consistait en un travail de pointe alors nouveau en lithographie. Cette influence et d'autres extérieures et personnelles qui je dirai décidèrent de Murger. Etc. Nadar 1 - « Il est mort comme il avait vécu: en catin... » (Proudhon, De la Justice dans la Révolution.) (note de l'édition originale) |
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