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LXXXVIII A quelques-uns
Les nymphes des sources, nues,
Que mes yeux ont reconnues,
Vers les plages étrangères
S'en vont légères.
De leurs douleurs méconnues
Elles fatiguent les nues,
Qui cheminent, passagères,
Sans but, légères.
Des hautes cimes chenues,
Les fraîches brises venues,
Marines ou bocagères,
Passent légères.
Le pâtre, aux herbes menues
Paissant les chèvres cornues,
Fait des bouquets aux bergères
De fleurs légères.
Rimes folles, presque nues,
A mon coeur du ciel venues,
Avec vos ailes menues,
Outre les cimes chenues
Qu'aiment les chèvres cornues,
Outre les mers inconnues,
Allez où s'en vont les nues,
Des gens graves méconnues,
Rimes légères.
Antoine Cros Les belles heures 1882 |
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