Lulu - clownesse, danseuse, mime, acrobate, comédienne - toute jeune, jolie et érotique, est devenue la coqueluche de Paris.

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Un soir, son apparition sur la piste du cirque fut comme un éblouissement de grâce et de vice, silhouette androgyne spécieusement gracile, d'une équivoque féminité, moulée en un maillot décolleté en V double (majuscule), sur la poitrine et le dos, jusqu'aux reins et jusqu'à la ceinture. C'était d'une impudeur qui ne révèle pas et provoque la recherche des regards: on ne voyait de sa chair nue que les épaules minces, de lignes souples, et des vallées à la fois déconcertantes et harmonieuses, mais elle était plus friponne que toute nue. Sous une gaze étoilée, se dérobaient à demi les seins, rondeurs blanches et rosées. Ainsi troublante, elle inventa des voltiges à bicyclette, tournoyant, debout sur la selle, pour retomber en équilibre sur les pédales, dressée, les jambes en l'air, à la force des bras, accrochée au cadre, enfin pédalant en tenant en arrière les poignées du guidon, sa houppe bonde et le corps en avant de la machine, pareille aux cariatides des anciennes galères, mais en modernité exaspérée.

Etc.

Félicien Champsaur
Lulu
1900