La France a découvert la peinture espagnole à l'époque romantique, alors que son côté sombre, violent et théâtral a plu aux jeunes peintres à la Delacroix. Champfleury, qui était critique d'art, nous décrit une vente aux enchères où l'art espagnol est à l'honneur, fait encore rare à Paris en 1847. Il y a foule à l'ouverture. ... Nous avons longtemps vécu en France sans nous douter qu'il existât une école de peinture en Espagne; et sans l'heureuse mission du baron Taylor1, nous en serions encore à nous contenter du Pouilleux de Murillo qui se trouve dans la galerie italienne, et qui ne peut que donner une fausse et déplorable idée de la riche école qui a produit Vélasquez, Zurbaran, Ribeira, Cano, le Greco, Goya, et tant d'autres grands peintres. Les artistes formaient la majorité de cette foule. L'école espagnole n'a pas encore pris racine chez les amateurs qui s'enthousiasment volontiers et dépensent des sommes fabuleuses pour un Watteau, pour un Teniers, mais qui ont peur d'un Zurbaran. Les amateurs sont guidés dans cette répulsion par trois motifs. Ils n'aiment pas les grands tableaux, et l'école espagnole a peu produit de tableaux de genre. D'un autre côté, les motifs de ces peintures sont trop cruels ou trop sanglants pour les admirateurs des bergerades de Boucher et des blaireauteries familières de Gérard Dow. Enfin, la peinture espagnole d'un réalisme si saisissant, si vrai, ne peut pas plaire dans un pays dont les représentants à l'étrangers sont MM. Duval le Camus père, Lepoitevin, Lapito, et où les cinq sixièmes de la nation insultent au génie de M. Eugène Delacroix. Les artistes étaient donc venus en foule assister aux derniers moments de cette collection, remarquable en ce sens qu'elle faisait connaître des noms et des oeuvres de peintres espagnols qui n'existent pas sur le catalogue du musée du Louvre. Etc... Champfleury 1 - Isidore Taylor (1789-1879) était, selon Wikipédia, |
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