Les Oies de Noël

XII

La première oie.

Nous somme en 1829 et c’est Noël qui approche dans la belle ville de Dijon.

C’est aux approches de l’Avent que certaines boutiques de Dijon prennent une gaie physionomie; surtout à la fête de Noël, les charcutiers dépensent toute leur imagination à faire leur montre.

Quelques-unes de ces boutiques ressemblent à un conte de fées où le prince aborde dans l’île de la Ripaille. On installe les gros quartiers de porcs sur des linges blancs, comme pour un reposoir. Les bordures sont faites de guirlandes de boudins noirs mariés à des boudins blancs, et entrelacés de cervelas, de saucisses, d’andouilles.

Certains charcutiers, plus artistes encore, élèvent à grands frais des monuments d’architecture en graisse blanche, où sont reproduits, avec une extrême exactitude, le Panthéon, la Bourse, la Madeleine.

Les montagnes de pâtés lourds et ventrus comme un banquier goguenardent la bourse des pauvres gens qui, huit jours à l’avance, vont voir les boutiques.

Etc...

Champfleury
Les Oies de Noël
1850



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