De ce recueil de bons mots de Scholl, je tire ces quelques exemples qui me plaisent bien.
Philosophie parisienne: Polyte et Alphonse descendent, à la nuit tombante, le faubourg Montmartre, pour veiller à leurs affaires. Ils causent. Polyte. — Tu ne sais pas? J'ai lu dans une livraison à dix centimes, intitulée les Révolutions du globe terrestre, que la mer gagne tous les jours. * Grévin disait à un vieux bonhomme de quatre-vingt-dix ans tout ratatiné, son voisin à Saint-Mandé: — Vous avez dû avoir une bien belle tête de vieillard! * Aux examens du baccalauréat ès-sciences: — Qu'est-ce qu'un tremblement de terre? * Au milieu de l'avenue de Villiers, un monsieur, ayant l'air d'un étranger, s'approche d'un sergent de ville et lui demande, d'une voix étranglée: — Pardon, monsieur. N'y a-t-il pas par ici un chalet de nécessité? Le monsieur lui dit quelques mots tout bas à l'oreille. — Parlez donc français, si vous voulez qu'on vous comprenne! s'écrie le sergent de ville. On dit water-closet. * A la suite d'une violente discussion entre deux hommes connus, quelqu'un disait à celui dont il partageait l'avis: — Tous les honnêtes gens seront pour vous… * Comme je visitais le Salon avec Roqueplan, celui-ci s'arrêta devant le grand tableau de Gustave Doré, les Chrétiens livrés aux bêtes. On y voyait les martyrs dévorés par les bêtes féroces. — Oh! fis-je en poussant Roqueplan du coude, vois donc, dans ce coin… un pauvre lion qui n'a pas de chrétien. * Une petite actrice blonde disait en soupirant, sur les bords de la Marne: — Les hommes, c'est tous des menteurs… Je suis lasse de la vie… Un de ces jours, j'irai pêcher une friture dans le Styx.
Aurélien Scholl |
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