De ce livre où Scholl traite de politique, de politique, de la "question sociale", puis de politique, et dont le titre me semble un peu tiré par les cheveux, je tire un extrait qui en est peut-être représentatif. Je ne connais pas M. Baslan1, ni de vue, ni de réputation, mais je me le ferai montrer. Je vais m'enquérir de ses origines, et - dussé-je faire le voyage en personne - j'achèterai sa photographie, qui doit être en vente chez le libraire de sa ville. M. Baslan est le député qui a combattu l'amendement de M. Scheurer-Keistner2, à propos du travail des enfants dans les manufactures. Il s'agissait de décider que, de dix à treize ans, les enfants ne pourront travailler plus de six heures par jour. Remarquez que si l'on ajoute deux heures pour l'instruction, lecture, écriture et arithmétique, et une heure pour le repas du soir, la journée du pauvre déshérité est bien remplie. Tel n'est pas l'avis de M. Baslan, susnommé. « Il ne faut pas, dit-il, que les enfants soient inoccupé et puissent être livrés à l'oisiveté et au vagabondage. » Il faudrait l'organe et la solennité de — Tenez, mon ami, voilà un sou… ne mendiez plus! Puis, après avoir parlé du travail, Scholl pose la question qui dénonce tout… Quand M. Baslan avait dix ans, combien d'heures employait-il chaque jour au travail? … avant de conclure un peu plus loin: Je lui souhaite, pour toute punition, d'avoir sur les genoux un enfant à lui, souffreteux, maigre, la poitrine déchirés par la toux, et qui, entre deux flots de sangs sur les lèvres, lui dise: Père, j'ai travaillé dix heures par jour!
Aurélien Scholl 1 - Il s'agit probablement d'Auguste Baslan (1836-1896), grand manufacturier, député de l'Indre de 1871 à 1876. |
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