Un chalet dans les airs

XVIII

Après ses anticipations du vingtième siècle, Robida nous transporte au trentième! La terre épuisée, minée par l'Homme, subit un grand ravalement planétaire. Histoire d'échapper aux inconvénients des travaux, M. Cabrol et ses deux neveux partent en expédition autour du globe. Ils s'embarquent dans une aéro-villa, sorte de caravane volante, et visitent Astra, un bout de planète venu des espaces sidéraux qui s'est abîmé au milieu du Pacifique, y ayant formé une île. Elle est habitée par des monstres préhistoriques que les japonais, ayant pris possession de l'île, massacrent. Le gouverneur d'Astra convie ses hôtes à la chasse.

… Un jour, M. Kirosita arriva de bonne heure à la Villa.

— On me signale, dit-il, des nids de ptérodactyles, probablement ceux qui ont donné la chasse à votre Villa, car il n'en reste guère d'autres sur Astra. Et, dans ces nids, il y a des petits! Nous allons faire une battue de destruction par là, voulez-vous en être?

— Comment donc! Des nids avec des petits, oh! mais il faut voir ça!… Rapporter un petit ptérodactyle, voilà qui serait bien!

Andoche et Modéran ne se tenaient pas de joie; déjà ils préparaient objectifs et pistolets mitrailleuses.

La battue fut très mouvementée, la Villa Beauséjour se vengea de l'alerte ancienne. Andoche et Modéran, à côté de son Excellence M. Kirosita, mitraillèrent du balcon leurs anciens ennemis.

Les nids n'étaient que des enchevêtrements de branchages dans des trous de rochers. Lorsqu'on eut abattu ou fait fuir les grands ptérodactyles, non sans danger, il ne fut pas encore très facile aux chasseurs de s'emparer de cinq petits, qui se débattaient avec rage à coups de queue, à coups d'ailes ou de griffes et qui enfonçaient leurs dents déjà longues et aiguës dans le cuir de leur bottes.

...

Andoche avait sa récolte de clichés, ainsi que d'autre souvenirs: une corne de Dinocéras, des dents d'Ichtyosaure, une tête d'Yguanodon, une patte terriblement armée de Mégalosaure. C'était quelque choses, ces petits souvenirs de bêtes féroces débusquées bien vivantes et que l'on avait combattues et massacrées! De plus, M. Kirosita lui avait fait don de l'un des petits ptérodactyles, précisément celui qui l'avait mordu ou griffé, mais qui ne mordait plus, ayant été soigneusement empaillé.

Etc.

Albert Robida
Un chalet dans les airs
1925



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