Les Histoires du Colonel Ramollot

Soirée de contrat

Le Colonel Ramollot nous raconte comment il a épousé sa cousine. Il vient de lui faire sa demande.

...

— Dame!... moi je... moi je veux bien, seulement il faudra demander à maman, mais le plus difficile, ce sera d'avoir le consentement de papa.

Faut dire que mon oncle Tourbier — l'père de Constance — n'était mon oncle que par alliance, et qu'à diverses reprises et occasions n'm'étais pas gêné de l'app'ler vieille tourte, c'qui fait que c't'homme m'avait dans l'nez, et général'ment, n'sais pas si vous l'savez, c'pas une bonne place.

Ne d'mandait qu'à m'f... à la porte c't'homme, s'ment n'osait pas pour la chose de ma tante qui m'imbibait d'amitié, et dans la crainte que j'lui f... mon sabre dans l'ventre.

S'crongnieugnieu! j'dis, c'est p'sitif, c't'animal-là va m'faire un oeil de m'lon, m'trouver trente-six raisons, m'dira qu'non, et s'il sait qu'tu m'as dit oui, m'priera d'l'affliger d'mon absence, vu la chose du... conv'nable et autres foutaises. J'n'aurai rien à dire, j'devrai f... le camp, c'pas mon affaire. Pour lors j'embrasse ma cousine afin de m'f... une cont'nance, et en r'luquant l'séduisant d'son acabit, j'lui propage de çui-ci: C'est conv'nu, pas vrai, n'dis rien à personne, d'mon côté j'imbib'rai ma tante du... du machin d'mon n... de D... d'sentiment sans lui infiltrer d'ton approbatif, pour à seule fin qu'on n'ait pas l'motif de m'f... dehors. D'ton côté sis'présente un pékin, prie-le d'aller s'faire f...

Et la choses ainsi conv'nue j'rembrasse Constance — qui me l'rend n... de D...! — et j'f... le camp.

Etc.

Charles Leroy
Les Histoires du Colonel Ramollot
1886



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