Cherbuliez, Charles Victor (1829-1899)

Né en Suisse, mais d'origine française, il se fit naturaliser français. Il fut romancier, critique littéraire, publiciste et essayiste. On le dit influencé par George Sand, mais d'un style plus ancien. Très populaire de son vivant, il publia surtout dans la Revue des Deux Mondes et fut largement lu à l'étranger.

Jules Claretie, dans La Vie à Paris, 1882 (chapitre 18), nous dit au sujet des romans de Cherbuliez:

Il y a beaucoup de névropathes à la table de M. Cherbuliez. Mais tout le monde y est élégant, aimable, bien élevé et bien vêtu. On ne risque jamais de s'y déplacer. Les mauvaises rencontres y sont rares, et les aventurières mêmes, les espionnes russes ou les lectrices allemandes, sont de bonne compagnie.

Il fut nommé à l'Académie française en 1881 et reçu la Légion d'Honneur. Il signa parfois du pseudonyme G.Valbert.

Bibliographie:
  • Le Comte Kostia (1863)
  • Le Roman d'une honnête femme (1864)
  • Le Prince Vitale (1864)
  • Paule Méré (1864)
  • Le grand Oeuvre (1867)
  • Prosper Randoce (1868)
  • L'Aventure de Ladislas Bolski (1968)
  • La Revanche de Joseph Noirel (1872)
  • Études de littérature et d’art (1873)
  • Miss Rovel (1875)
  • Le Fiancé de Mlle de Saint-Maur (1876)
  • Samuel Brohl et Cie (1877)
  • Hommes et choses d’Allemagne (1877)
  • L'Idée de Jean Téterol (1878)
  • Noires et rouges (1880)
  • La Ferme du Choquard (1883)
  • Hommes et choses du temps présent (1883)
  • Olivier Maugant (1885)
  • La Bête (1887)
  • La Vocation du comte Ghislain (1888)
  • Une gageure (1890)
  • L’Art et la Nature (1892)
  • Le Secret du précepteur (1893)
  • Après fortune faite (1896)
  • Jacquine Vanesse (1898)

Lu pour la seconde fois le Prince Vitale, avec admiration et presque éblouissement. Quelle richesse d'idées, de faits, de couleurs, quelle érudition, que de malice, d'esprit, de science et de talent, et quel irréprochable fini dans le style! quelle limpidité dans la profondeur! Sauf l'abandon et la cordialité, l'auteur réunit tous les genres de mérite, de culture et d'habileté. On ne saurait être plus pénétrant, plus nuancé et plus libre d'esprit que ce fascinateur ironique et caméléonien. Victor Cherbuliez, comme le sphinx, peut jouer de toutes les lyres et se joue de tout, avec une sérénité goethesque. Il semble que la passion, la douleur et l'erreur n'aient pas de prise sur cette âme impassible.

Henri Frédéric Amiel
Journal intime
5 avril 1864


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